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UNICEF78-comite
6 juillet 2023

WASH : LES FEMMES ET LES FILLES VICTIMES EN PREMIERE LIGNE

Naima Aden, 14 ans, se rend chaque jour au puits du village. Elle va chercher l'eau le plus tôt possible pour être à l'heure à l'école. Plus tard, elle aimerait être médecin. UNICEF Ethiopie/2022/Demissew BizuwerkNaima Aden, 14 ans, se rend chaque jour au puits du village. Elle va chercher l'eau le plus tôt possible pour être à l'heure à l'école. Plus tard, elle aimerait être médecin. UNICEF Ethiopie/2022/Demissew Bizuwerk

Dans 7 ménages sur 10 ne bénéficiant pas d’eau courante, ce sont les femmes et les filles qui sont chargées d’aller chercher l’eau, révèle la première analyse approfondie sur les inégalités entre les genres en matière d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène (WASH) au sein des ménages.

– Selon un nouveau rapport conjoint publié aujourd’hui par l’UNICEF et l’OMS, les femmes sont plus susceptibles d’être chargées d’aller chercher de l’eau pour le foyer, de même que les petites filles sont près de deux fois plus susceptibles que les petits garçons d’assumer cette responsabilité et d’y consacrer plus de temps chaque jour.

Le rapport intitulé 2000-2022 : Progrès en matière d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène dans les ménages (WASH), focus sur les inégalités de genre – qui fournit la première analyse approfondie des inégalités entre les genres dans le domaine WASH – note également que les femmes et les filles sont plus susceptibles de ne pas se sentir en sécurité lorsqu’elles utilisent des toilettes situées à l’extérieur de la maison et qu’elles ressentent de manière disproportionnée l’impact du manque d’hygiène.

« Chaque pas qu’une fille fait pour aller chercher de l’eau est un pas qui l’éloigne de l’apprentissage, du jeu et de la sécurité », a déclaré Cecilia Sharp, directrice WASH et CEED de l’UNICEF. « L’insalubrité de l’eau, des toilettes et le manque de moyens pour se laver les mains à la maison privent les filles de leur plein potentiel en compromettant leur bien-être et perpétuent l’engrenage de la pauvreté. Répondre aux besoins des filles dans la conception et la mise en œuvre des programmes WASH est essentiel pour atteindre l’accès universel à l’eau et à l’assainissement et pour parvenir à l’égalité des genres et à l’autonomisation. »

Selon le rapport, 1,8 milliard de personnes dans le monde vivent dans des habitations qui n’ont pas d’approvisionnement en eauLes femmes et les filles âgées de 15 ans et plus sont les principales responsables de la corvée de l’eau dans 7 ménages sur 10, contre 3 ménages sur 10 pour leurs homologues masculins. Les filles de moins de 15 ans (7 %) sont également plus susceptibles que les garçons de moins de 15 ans (4 %) d’aller chercher de l’eau. Dans la plupart des cas, les femmes et les filles font des trajets plus longs pour aller chercher l’eau, perdant ainsi du temps pour l’éducation, le travail et les loisirs, et s’exposant à des blessures physiques et à des dangers sur le chemin.

Le rapport montre également que plus d’un demi-milliard de personnes partagent encore des installations sanitaires avec d’autres ménages, ce qui compromet l’intimité, la dignité et la sécurité des femmes et des jeunes filles. Ainsi, des enquêtes récentes menées dans 22 pays montrent par exemple que, dans les foyers où les toilettes sont communes, les femmes et les filles sont plus susceptibles que les hommes et les garçons de se sentir en insécurité lorsqu’elles marchent seules la nuit pour se rendre aux sanitaires et d’être confrontées au harcèlement sexuel et à d’autres risques pour leur sécurité.

En outre, des services WASH inadéquats augmentent les risques pour la santé des femmes et des filles en limitant leurs possibilités de disposer d’un endroit privé pour se laver et se changer en toute sécurité durant leurs menstruations. Parmi les 51 pays pour lesquels des données sont disponibles, les femmes et les adolescentes des ménages les plus pauvres et les personnes handicapées sont les plus susceptibles de ne pas disposer d’un endroit privé à cet effet.

« Les dernières données de l’OMS montrent une dure réalité : 1,4 million de vies sont perdues chaque année à cause de services d’eau, d’assainissement ou d’hygiène inadéquats », a déclaré le Dr Maria Neira, directrice du département Environnement, changement climatique et santé de l’OMS« Les femmes et les filles ne sont pas seulement confrontées à des maladies infectieuses liées à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène, comme la diarrhée et les infections respiratoires aiguës, mais aussi à des risques supplémentaires parce qu’elles sont exposées au harcèlement, à la violence et aux accidents lorsqu’elles doivent sortir de chez elles pour aller chercher de l’eau ou simplement pour utiliser les sanitaires ».

Les conclusions de l’étude montrent également que le manque d’accès à l’hygiène affecte de manière disproportionnée les femmes et les jeunes filles. Dans de nombreux pays, les femmes et les filles sont principalement chargées des tâches ménagères et du soin aux autres – y compris le ménage, la préparation des repas et le soin des malades – ce qui les expose à des maladies et à d’autres risques pour leur santé lorsqu’elles ne bénéficient pas des moyens adéquats pour se laver les mains. Le temps supplémentaire consacré aux tâches ménagères peut également limiter les chances des filles d’achever leurs études secondaires et, par la suite, de trouver un emploi.

Aujourd’hui, environ 2,2 milliards de personnes – soit 1 sur 4 – ne disposent toujours pas d’eau courante potable à domicile et 3,4 milliards de personnes – soit 2 sur 5 – n’ont pas accès à des installations sanitaires sûres. Environ 2 milliards de personnes – soit 1 sur 4 – n’ont pas la possibilité de se laver les mains avec de l’eau et du savon à la maison.

Le rapport fait état de certains progrès dans la réalisation de l’accès universel à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène. Entre 2015 et 2022, l’accès des ménages à l’eau courante potable est passé de 69 % à 73 % ; l’assainissement sûr est passé de 49 % à 57 % ; et l’accès aux services d’hygiène de base est passé de 67 % à 75 %.

Cependant, pour atteindre l’objectif de développement durable concernant l’accès universel aux services WASH d’ici à 2030, il faudra multiplier par six les taux de progression actuels pour l’eau courante potable, par cinq les taux de progression acuels en matière d’assainissement et par trois ceux relatifs à l’accès aux services d’hygiène de base.

Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour garantir que les progrès en matière de WASH contribuent à l’égalité entre les hommes et les femmes, notamment par l’intégration de considérations de genre dans l’établissement et la mise en œuvre des programmes et politiques WASH et par la collecte et l’analyse de données désagrégées, afin d’éclairer les interventions ciblées qui répondent aux besoins spécifiques des femmes et des filles et des autres groupes vulnérables.

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